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Première édition du colloque Belgian Science for Climate Action

Les 19 et 20 février 2024, le Centre Belge du Climat a organisé la première édition du colloque Belgian Science for Climate Action à la Maison de la Poste à Bruxelles. Le thème de ce colloque inaugural était "Extrêmes climatiques : Causes et conséquences".

Belgian Science for Climate Action

Pendant deux jours, environ 400 scientifiques, universitaires, décideurs et représentants du secteur privé se sont réunis pour participer à des ateliers, des débats et des sessions scientifiques qui, ensemble, ont donné une bonne idée de la richesse et de la diversité de la recherche belge sur le climat. C'était la première fois qu'un événement sur le climat de cette ampleur et avec des participants aussi divers était organisé en Belgique.

Le changement climatique devrait accroître à la fois la fréquence et l'intensité des extrêmes climatiques, tels que les sécheresses graves, les canicules et les inondations. Ces événements peuvent avoir de profondes répercussions sur la société et les écosystèmes, il est donc urgent de mieux en mieux comprendre les causes, les risques et les conséquences. Pour mieux anticiper ces événements, les décideurs politiques et le secteur privé ont de plus en plus besoin d'une science climatique exploitable et d'un transfert efficace de ces différentes connaissances.

Thomas Dermine, Secrétaire d'Etat chargé de la Politique Scientifique, était présent lors de ce colloque

Thomas Dermine, Secrétaire d'Etat chargé de la Politique Scientifique, était présent lors de ce colloque

C'est précisément pour informer sur l'état actuel de la science climatique en Belgique et souligner son importance que plus de 70 chercheurs, scientifiques, décideurs politiques et représentants des secteurs public et privé ont pris la parole au cours des 18 sessions parallèles et des 5 conférences dont le colloque était constitué. Les informations échangées au cours de ces deux jours ne pourraient être résumées de manière détaillée dans cet article, mais voici quelques informations que nous avons récoltées lors des différentes sessions :

  • Au cours de la session sur les canicules et les extrêmes climatiques marins, nous avons appris qu'avec le réchauffement actuel de 1,2°C par rapport aux niveaux préindustriels, nous nous rapprochons dangereusement des points de bascule pour les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental. La poursuite du réchauffement augmentera cette probabilité et pourrait également déclencher des points de bascule dans l'Antarctique oriental. Le franchissement de ces points de bascule entraînerait une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres sur des centaines, voire des milliers d'années.
  • Le changement climatique aura un impact sur de nombreux secteurs et de nombreux aspects de notre vie quotidienne, par exemple, sur l'infrastructure énergétique. La Belgique est un pionnier dans le domaine de l'énergie éolienne en mer. Notre production est la quatrième la plus importante au monde. L'énergie renouvelable est une pierre angulaire de la transition vers le "net zéro". Cependant, le réchauffement climatique pourrait entraîner une augmentation des périodes de vent faible (et donc de faible production éolienne), en particulier l'automne, pour la mer du Nord et la Manche.
Ella Jamsin (gauche) et Valérie Trouet (droite), respectivement Directrice opérationnelle et Directrice scientifique du Centre Belge pour le Climat

Ella Jamsin (gauche) et Valérie Trouet (droite), respectivement Directrice opérationnelle et Directrice scientifique du Centre Belge pour le Climat

  • Lors de la session sur les villes, les panélistes ont discuté de l'impact du changement climatique sur les zones urbaines. Celles-ci connaîtront notamment des augmentations des températures locales de +1,5°C et 2°C plus vite que d'autres zones. Par exemple, la température moyenne estivale prévue pour Bruxelles augmentera de 3,6°C à 4,1°C dans le cadre de l'accord de Paris. Il est donc important de prendre des mesures d'adaptation dans les villes. En outre, la science montre clairement que les zones urbaines sont des lieux d'innovation, d'adaptation, d'atténuation et de développement durable.
  • La session sur la santé physique et mentale a abordé à la fois les impacts du changement climatique sur la santé humaine et la manière de favoriser les changements de comportement nécessaires à la transition climatique. L'importance des facteurs co-bénéfiques des changements de comportement a été soulignée : certains choix (comme faire du vélo ou manger moins de viande) contribuent non seulement à réduire les émissions, mais aussi à améliorer la santé. Nous avons également appris l'importance des mots que nous utilisons. Un orateur a souligné que pour convaincre quelqu'un de manger plus durablement, il est plus efficace d’utiliser le mot "sain", ce à quoi un autre chercheur a ajouté que pour convaincre quelqu'un de manger sainement, il est plus efficace d’utiliser "délicieux".
  • La session sur l'assurance des risques climatiques a mis en évidence le fait que le secteur de l'assurance subit déjà l'impact du changement climatique. Les demandes d'indemnisation liées aux catastrophes naturelles augmentent de 7 % chaque année. Globalement, au cours des cinq dernières années, le secteur de l'assurance a enregistré une facture cumulée de 100 milliards d'euros pour les dommages causés par les catastrophes naturelles. Dans le scénario d'un réchauffement de 1,5°C, le secteur de l'assurance s'attend à une augmentation de 20 % des coûts liés aux demandes d'indemnisation liées au changement climatique. Dans un scénario de réchauffement de 2°C, ce pourcentage serait 50 % plus élevé qu'aujourd'hui.

Parallèlement, une session de posters (et un concours) s'est déroulée sur les deux jours. Sur les 80 projets présentés, un jury a sélectionné 3 gagnants :

  • Olivia Raspoet, ULB, The basal thermal state of the Antarctic ice sheet  
  • Seppe Lampe, VUB, Global burned area increasingly affected by climate change  
  • Eva Beele, KULeuven, Urban forests or urban savanas? Tailoring cooling strategies to spatial and temporal variability in urban environments 

Plusieurs participants ont fait part de leur enthousiasme à l'égard de la conférence et des organisateurs.

"Le lieu, l'environnement, les participants, le format et la qualité des interventions (scientifiques et artistiques) étaient exceptionnels. Je n'aurais pas pu imaginer un meilleur événement de lancement un an seulement après la création du Centre climatique. C'était un événement inspirant et motivant qui a montré tout le potentiel que nous avons en Belgique".

François Massonet, UCLouvain

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