Des scientifiques belges suivent de près le trou record dans la couche d'ozone en Antarctique

Malgré la pandémie de COVID-19, une expédition scientifique belge se rendra à la station polaire belge Princesse Elisabeth en Antarctique (pôle Sud). Une première équipe est partie ce jeudi 26 novembre 2020 du Cap, en Afrique du Sud, vers l’Antarctique (bien sûr après une période de quarantaine et en respectant les mesures de sécurité). L’IRM mène plusieurs projets scientifiques à la station polaire en collaboration avec l’Institut Royal d’Aéronomie Spatiale (IASB), l'Université Libre de Bruxelles (ULB), la Katholieke Universiteit Leuven (KUL) et l’Université de Gand (UGent).

Cette année, le trou dans la couche d’ozone a atteint des dimensions records, réduisant l’absorption des rayons UV et pouvant être responsable de blessures au niveau de la peau ou au niveau des yeux si ceux-ci ne sont pas protégés. Après notre communication sur notre site web le 2 octobre 2020 (Le trou d'ozone au-dessus de l'Antarctique s'est agrandi), on peut dire que pour cette année, un nouveau record a été établi en ce qui concerne la taille du trou d’ozone dans le temps (cf. figure 1 et 3) ainsi que les températures stratosphériques minimales encore observées au-dessus de l'Antarctique en novembre 2020 (figure 2), grâce à la présence d'un vortex (phénomène météorologique situé à une altitude entre ~ 10 et 50 km) très stable et très persistant. De très faibles concentrations d'ozone ont été mesurées sur une vaste zone d'environ 20 millions de km² (voir figure 3).

Les prévisions pour les jours suivants montrent que la taille du trou dans la couche d'ozone en Antarctique commence à diminuer lentement (figure 3).

Figure 1: A gauche : Simulation à l'aide du modèle 'Copernicus Atmospheric Monitoring System (CAMS)' de la couche d'ozone en unités Dobson (UD). À droite : Section au-dessus du pôle Sud. Là où se trouvent normalement les concentrations les plus élevées, nous trouvons maintenant les concentrations les plus faibles (source: Copernicus).

Figure 1: A gauche : Simulation à l'aide du modèle 'Copernicus Atmospheric Monitoring System (CAMS)' de la couche d'ozone en unités Dobson (UD). À droite : Section au-dessus du pôle Sud. Là où se trouvent normalement les concentrations les plus élevées, nous trouvons maintenant les concentrations les plus faibles (source: Copernicus).

Figure 2: Température minimale à une altitude d'environ 20 km (pression de 50 hPa) au-dessus du Cercle antarctique.

Figure 2: Température minimale à une altitude d'environ 20 km (pression de 50 hPa) au-dessus du cercle antarctique (source: Copernicus).

Figure 3: Évolution de la taille du trou d'ozone.

  • Nos collègues Dr Alexis Merlaud de l’IASB et Preben Van Overmeiren de l’UGent, vont procéder à l’installation d’un spectrophotomètre Brewer qui va mesurer la quantité totale d’ozone dans une colonne atmosphérique déterminée permettant également de mesurer la quantité d’UV arrivant au sol.
  • Un instrument 'MAXDOAS' (multi-axis differential optical spectroscopy), lequel permet de déterminer la quantité atmosphérique de plusieurs gaz présents sous forme de traces, dont l’ozone. Nous serons donc en mesure d’enregistrer la dernière phase de ce trou d’ozone immense.
  • Nos deux collègues mèneront aussi des recherches dans le cadre du projet CHASE  (financé par la Politique scientifique fédérale). Ce projet a pour objectif d’étudier la composition chimique des particules atmosphériques, collectées sur des filtres et dans la neige et d’étudier la présence de composés organiques volatils.

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