Le vortex polaire

Pendant la période hivernale, le terme "vortex polaire" revient souvent à la une dans les médias, sur les réseaux sociaux, en rue... mais pourquoi ce terme est apparu seulement depuis quelques années dans les médias. C'est en 2014 en Amérique du Nord que ce terme est utilisé abusivement pour la première fois dans les médias et qui a été vite repris par la presse anglaise pour ensuite arriver chez nous. L'année dernière, nous avions déjà donné une première explication concernant le "vortex polaire". Malheureusement, il existe toujours une grande confusion dans l'utilisation de ce terme.

Le "vortex polaire" (son nom complet: vortex polaire stratosphérique) est situé dans la stratosphère à une altitude comprise entre ~ 10 et ~ 50 km et est délimité par un courant d'air rapide (particulièrement en hiver) se déplaçant d'Ouest en Est appelé courant Jet de la nuit polaire à ne pas confondre avec le Jet Stream. Ce dernier souffle également d'Ouest en Est dans le haut de la troposphère (couche d'air comprise entre la surface terrestre et ~ 10 km) véhiculant à la surface de l'hémisphère Nord les dépressions et les anticyclones qui influencent directement notre temps. Depuis ces dernières années, la terminologie "vortex polaire" est utilisée abusivement par les médias pour décrire la circulation atmosphérique dans la troposphère. Il n'y a jamais de déferlement massif de masse d'air polaire stratosphérique au niveau de la surface terrestre.

Figure 1. Schéma représentant la localisation du vortex polaire stratosphérique (en jaune) et troposphérique (en orange).

En hiver, parfois, le vortex polaire stratosphérique subit un réchauffement rapide qui le déstabilise fortement ainsi que le courant Jet de la nuit polaire qui voit sa vitesse fortement réduite et parfois même voit une inversion de son sens de rotation (les vents soufflent d'Est en Ouest). Cette déstabilisation du vortex polaire stratosphérique peut se propager (ce n'est pas toujours le cas) au niveau du Jet Stream en le ralentissant voir en inversant son sens de rotation. Cela va favoriser potentiellement un déplacement des masses d'air polaire situées dans la troposphère et localisées généralement au niveau des régions polaires vers nos régions.

Le dernier réchauffement observé dans la stratosphère a débuté à la fin décembre 2018 et a provoqué une inversion du courant Jet de la nuit polaire qui s'est ensuite très lentement propagé au niveau du Jet Stream. Actuellement, cette propagation va favoriser l'apparition de conditions hivernales au niveau de l'Europe et de la Belgique dans les prochains jours. En raison notamment de cette lente propagation vers la troposphère, les prévisionnistes pouvaient déjà anticiper dès le début du mois de janvier la tendance hivernale qui s'annonçait à la fin de ce mois de janvier au niveau de l'Europe au moyen notamment d'un modèle à long-terme modélisant pour la fin du mois de janvier ainsi que pour début février des conditions relativement plus froides que la normale.

Le dernier réchauffement observé dans la stratosphère a débuté à la fin décembre 2018 et a provoqué une inversion du courant Jet de la nuit polaire qui s'est ensuite très lentement propagé au niveau du Jet Stream. Actuellement, cette propagation va favoriser l'apparition de conditions hivernales au niveau de l'Europe et de la Belgique dans les prochains jours. En raison notamment de cette lente propagation vers la troposphère, les prévisionnistes pouvaient déjà anticipés dés le début du mois de janvier la tendance hivernale qui s'annonçait à la fin de ce mois de janvier au niveau de l'Europe au moyen notamment d'un modèle à long-terme modélisant pour la fin du mois de janvier ainsi que pour début février des conditions relativement plus froides que la normale.

Figure 3. Cartes du modèle de prévision à long-terme ECMWF du 14 janvier concernant la prévision des anomalies de pression (par rapport à la normale) pour la période du 14 au 20 janvier ainsi que pour la période du 21 janvier au 27 janvier.

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