Grêlons spectaculaires ou simple pluie? Vous pouvez nous les communiquer !

En Belgique, la plupart des orages se produisent de mai à septembre. Ces orages sont parfois accompagnés de grêle. Le type de précipitations (pluie, neige ou grêle) s'avère parfois difficile à observer à l’aide des moyens d’observations traditionnels. Des risques d'orage sont prévus dans les prochains jours. Dès lors, aidez-nous à améliorer la détection du type de précipitations en partageant vos observations de pluie et de grêle via notre application mobile.

Cela peut sembler paradoxal mais c’est bien en été que les conditions les plus favorables à la formation de grêle se présentent. Les nuages d’orage, les célèbres cumulonimbus, sont caractérisés par une très grande extension verticale. Leur sommet peut atteindre des altitudes de 12 à 13 km et une grande partie du nuage se trouve à des températures négatives. Dans cette zone coexistent des cristaux de glace et des gouttelettes surfondues (liquides mais à température négative). Lorsque de telles gouttelettes entrent contact avec une particule de glace, elles se « collent » à sa surface et gèlent instantanément. C’est par ce mécanisme que les cristaux de glace grossissent au sein des cumulonimbus pour former des grêlons. Les mouvements ascendants et descendants au sein du nuage favorisent ces collisions entre cristaux et gouttelettes. 

Les particules de glace grossissent au sein des cumulonimbus en collectant des gouttelettes liquides en surfusion.

Les particules de glace grossissent au sein des cumulonimbus en collectant des gouttelettes liquides en surfusion.

La grêle est un phénomène météorologique relativement rare mais qui peut causer des dégâts considérables. Il est donc essentiel de pouvoir bien l’observer et le prévoir.  A l’heure actuelle, ce sont les radars météorologiques qui sont utilisés pour détecter en temps réel les chutes de grêle. Ces radars balayent l’atmosphère en trois dimensions et des échos radar de très forte intensité observés à haute altitude indiquent généralement la présence de grêle.

Les radars météorologiques de l’IRM à Wideumont (à gauche) et à Jabbeke (à droite)

Les radars météorologiques de l’IRM à Wideumont (à gauche) et à Jabbeke (à droite)

La difficulté majeure lorsqu’on veut mettre au point des algorithmes permettant d’estimer le type de précipitations sur base des observations radar, c’est le manque de données d’observations directes au sol pour valider ces algorithmes. Les chutes de grêle étant très localisées elles peuvent facilement échapper aux réseaux d’observations conventionnels.

Heureusement, l’IRM dispose à présent d’une nouvelle source d’information grâce aux observations envoyées par les nombreux utilisateurs de son application mobile. Depuis le lancement de cette fonctionnalité en août 2019, ce sont plus de 1.5 millions d’observations qui ont été récoltées. Des comparaisons par rapport à des systèmes d’observation conventionnels indiquent que les données récoltées sont pour la plupart extrêmement fiables.

Parmi ces observations, 11000 concernent la grêle dont 2800 correspondent à des tailles de grêlons supérieurs à 5 mm. Même si la quantité d’observations de grêle est encore relativement limitée, nous avons pu exploiter ces données pour évaluer les performances du système de détection de la grêle durant l’été 2020.  La figure ci-dessous montre par exemple les observations mobiles de grêle pour l’épisode du 13 Août 2020 et les chutes de grêle vues par le radar de Jabbeke.  Une excellente correspondance est obtenue entre les deux sources d’information.

Les chutes de grêle vues par le radar de Jabbeke (en rouge) durant la journée du 13 août 2020 et les observations de grêle récoltées via l’application mobile (en bleu clair).

Les chutes de grêle vues par le radar de Jabbeke (en rouge) durant la journée du 13 août 2020 et les observations de grêle récoltées via l’application mobile (en bleu clair).

Pour la saison estivale dans son ensemble, nous avons pu constater que les radars météorologiques avaient détecté près de 90 % des cas de grêle rapportés, dès le moment où la taille des grêlons dépassait 5 mm.  Les petits grêlons ou le grésil sont plus difficilement détectables dans les observations radar. Ces phénomènes sont par contre observés sans aucune difficulté par les utilisateurs de l’application mobile. A noter que les observations de pluie nous sont tout aussi indispensables que les observations de grêle car elles nous permettent d’évaluer le taux de fausse détection.

Vos observations sont donc extrêmement précieuses pour l’IRM et nous profitons de cet article pour remercier toutes celles et ceux qui contribuent à les récolter.

Vous n’utilisez pas encore notre application mobile ou vous ne savez pas comment nous envoyer vos observations ? Notre application est disponible pour les systèmes Android et iOS.

L’envoi d’observations via notre application est expliqué dans cet article.

Cookies enregistrés