FAQ

Les radars de Jabbeke et Helchteren sont équipés de la technologie de double polarisation. Qu'entend-on par là ?

Les radars de Jabbeke et de Helchteren sont équipés de la technologie dite de “double polarisation”. Les radars plus anciens ("single polarisation") comme ceux de Wideumont et de Zaventem fournissent uniquement une estimation de la quantité de précipitations, alors que la technique de double polarisation permet également d’estimer le type des précipitations. Ainsi, le radar peut par exemple faire la distinction entre la pluie et la grêle.

Comment fonctionne précisément un radar à double polarisation ? Un radar conventionnel émet une impulsion électromagnétique dans un plan horizontal uniquement alors que le radar à double polarisation est capable d'émettre dans les polarisations horizontales et verticales. En mode réception, ce type de radar permet également de distinguer les échos renvoyés dans les deux polarisations. La forme des particules de précipitations varie selon le type de précipitations et, par conséquent, les signaux renvoyés dans les deux polarisations varient également. Les petites gouttes observées lors de faibles précipitations ont une forme approximativement sphérique et les échos renvoyés dans les deux polarisations sont semblables. Les grosses gouttes ont, par contre, une forme aplatie et les échos renvoyés par des précipitations très intenses sont plus forts en polarisation horizontale qu'en polarisation verticale. La grêlons, quant à eux, peuvent être assimilés, en première approximation, à des sphères de grandes tailles par rapport aux gouttes de pluie. Les chutes de grêles se distingueront dès lors par des échos très intenses et similaires dans les deux polarisations. La neige peut également être identifiée grâce aux observations en double polarisation.

A partir d'observations radar à double polarisation et de mesures au sol, il est possible d'identifier le type de précipitations (brume, pluie, grêle, grêle, neige, etc...). Les informations issues de ces images radar sont d'une grande importance pour l'élaboration des alertes météo dangereuses, l'une des missions essentielles de l'IRM. Les scientifiques de l'IRM continuent à développer davantage les techniques, afin de pouvoir faire des prévisions encore plus précises à l'avenir. Par exemple, il sera possible d'avertir plus précisément de la grêle en été et des chutes de neige en hiver. Cette information est également d'une grande importance pour d'autres organisations, comme les services d'épandage, qui font usage de ces informations.

Mais cette information sur le type précipitations n'est pas le seul avantage de la technique de double polarisation ! Un autre avantage très important est qu'il permet un meilleur filtrage des signaux non météorologiques qui sont inévitablement présents dans les mesures. Ces signaux sont provoqués, par exemple, par de gros obstacles au niveau du sol (immeubles, parcs éoliens, pylônes électriques, porte-conteneurs) ou par des signaux d'origine biologique (oiseaux, chauves-souris, insectes). Tous ces signaux sont très différents des signaux météorologiques présents dans les données à double polarisation. Grâce à la technique de double polarisation, un filtrage très efficace des images radar est ainsi possible, comme illustré sur la figure ci-dessous. Enfin, la technique de double polarisation permet également de faire des estimations plus précises de la quantité de précipitations. Ceci est très utile pour les applications hydrologiques.

A gauche: Les images non-filtrées du radar de Jabbeke le 15/08/2021 à 6:00 TU. Il s'agit d'une situation sans précipitations, tous les signaux sur l'image sont donc non-météorologiques. A droite: La même image, mais filtrée grâce aux données de double polarisation.

A gauche: Les images non-filtrées du radar de Jabbeke le 15/08/2021 à 6:00 TU. Il s'agit d'une situation sans précipitations, tous les signaux sur l'image sont donc non-météorologiques. A droite: La même image, mais filtrée grâce aux données de double polarisation.

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